Chauffage : Les pièges

Dans les années 2007 - 2010 il fallait se méfier de tous les démarcheurs qui cherchaient à vendre des PAC à tour de bras. A cette époque le marché des PAC était complètement biaisé par les possibilités de crédit d'impôt et des lacunes laissées par les législateurs. Le principe de vente des commerciaux était de proposer un système qui paraissait attractif parce qu'ils y incluaient dès le départ les différentes aides. Ces démarcheurs ne proposaient généralement pas un système adapté. Beaucoup de clients ont été échaudés et déçus par de tels systémes qui étaient souvent plus des climatisations réversibles que de véritables systèmes de chauffage

Si on construit du neuf, la meilleure solution est sans doute le plancher chauffant qui permet d'utiliser une basse température, et d'effectuer un rafraîchissement en été sans passer pour autant en mode climatisation, gros consommateur d'énergie.

En rénovation, si l'on possède un système de chauffage central, on a tout intérêt à utiliser ce capital, c'est ce qui donnera le meilleur confort de chauffage. Par contre impossible dans ce cas de rafraîchir en été du fait de la condensation que cela produirait dans chaque pièce et de sa faible efficacité.

Si vous n'avez pas de système de chauffage central, il reste la possibilité d'installer des ventilo-convecteurs dans toute la maison. Vous pourrez aussi faire de la climatisation en été. Mais vous risquez d'y perdre tout l'intérêt écologique et économique en gonflant votre consommation estivale.


Ensuite Il y a le choix entre la géothermie et l'aérothermie: Là aussi les vendeurs préféreront vous vendre une solution en aérothermie. Une solution qui présente l'avantage de nécessiter un investissement initial moins important puisque l'on se passe d'un forage ou d'une tranchée. Mais qui a l'inconvénient d'être moins performante écologiquement et économiquement. On se retrouve aussi avec une grosse boite dans son jardin, ce qui n'est pas forcément esthétique, et qui peut faire du bruit lorsque c'est en fonctionnement. De plus c'est une solution plus fragile et qui nécessite plus de maintenance de par sa plus grande complexité.





Si l'on cherche une solution pérenne et que l'on pense sur le long terme, la géothermie est mieux adaptée. L'investissement initial est plus lourd, mais il est pratiquement inusable en ce qui concerne le capteur de chaleur. Une pérennité de 80 ans est l'ordre de grandeur retenu pour les tuyauteries en PEHD. Cet investissement sera rentable sur le long terme. Et l'installation est moins complexe et moins fragile.


Pour la rénovation:

Il faut aussi évaluer la température de fonctionnement. Les PAC sont conçues pour produire la chaleur à une température plus ou moins haute. Plus on choisi une PAC haute température, moins le rendement sera bon, et plus elle sera sophistiquée, chère et fragile! Mais il faut néanmoins fournir une température suffisante pour que les radiateurs puissent chauffer le logement. La solution que j'ai retenu est de mesurer la température nécessaire dans les radiateurs lors d'une journée froide avant rénovation.

Le dernier piège qu'il est très important d'éviter, c'est le surdimensionnement. Tous les vendeurs, pour se couvrir quant à la garantie de résultat qu'ils ont à fournir, se basent sur l'année de la construction de l'habitation, et font une estimation de la consommation par rapport à la superficie et aux normes minimales en vigueur à la date de construction. Avec une petite marge de sécurité supplémentaire, cela entraîne souvent un surdimensionnement de la PAC qui coûte très cher et qui entraîne aussi le surdimensionnement du capteur de chaleur très coûteux aussi.

Je pense qu'une solution beaucoup plus fiable consiste à travailler à partir d'une mesure existante qui est la consommation annuelle d'énergie avant rénovation: J'avais trouvé une formule de calcul sur le site de Promotélec pour une chaudière au fioul.
Déperditions (W) = [(litres de fioul x 7 000) x coefficient climat] / (21,5 x Dju) Cette formule suppose un rendement moyen de la chaudière de l'ordre de 70 % et un niveau d'apports solaires et internes d'environ 10 %.
Avec pour correspondance :
litres de fioul : consommation annuelle de fioul
coefficient climat : écart de température entre la température de confort et la température extérieure de base du site
Dju : degrés jours unifiés moyens du site permettant de traduire la sévérité du climat d'une région.
Tous les détails étaient  expliqués sur le site de Promotélec mais le lien que j'avais n'existe plus, il doit être facile de retrouver ses information sur Internet

Il est ensuite conseillé de légèrement sous dimensionner la PAC et de compléter les jours de grand froid par un chauffage d'appoint par exemple un poële au bois ou un insert de cheminée. Et il faut de toutes façons utiliser un ballon tampon pour amortir les cycle de marche arrêt qui fatiguent le compresseur.

Enfin, dernière remarque: Comme il est fortement conseillé d'améliorer l'isolation avant d'opter pour une solution PAC, vous changerez peut être vos fenêtres. Faites attention à la qualité du vitrage que l'on vous vend. Vous pouvez aller sur le site de St Gobain pour vous renseigner. Certains vitrages limitent l'entrée du rayonnement solaire pour protéger de la chaleur. Autant il est important d'utiliser un tel filtre sur des fenêtres de toit de type "Vélux", par lesquelles le soleil d'hiver, rasant, ne peut pas chauffer au contraire du soleil d'été qui surchauffe les combles. Autant pour vos baies verticales, c'est souvent une aberration! En hiver vos grandes baies vitrées verticales peuvent apporter un complément de chaleur très important les jours de soleil, tandis qu'en été, le soleil vertical rentre plus difficilement, sachant qu'au pire, il suffit de tirer les volets aux mauvaises heures pour se protéger efficacement. Mais tout dépend bien sûr de l'orientation et de la configuration de la maison.